Le puits de chevalement

                   

    plan des mines                  Croquis du  chevalement n°9                  Puits n°9

Volume
Le chevalement du puits N°9 construit entre 1862 et 1868, inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1995, se compose de deux parties et d’un quai de chargement situé à l’Est :

    Un niveau bas, lieu de la recette inscrit dans un parallélépipède droit de base carrée de # 15 m de côté et de # 10 m de haut.
    Un niveau haut, en retrait du socle d’environ 1.50 m. Sur les murs ruinés, le point le plus haut est à # 15 m du sol.
    Le quai, dont le sommet est au niveau du sol du chevalement est posé sur un socle de 80 m de long, 11 m de large et 2 m de haut. Il est composé de 11 arches 9 de large à la base, de 7 m de haut et 1,10 m d’épaisseur.
    Un deuxième socle, dans le prolongement du précédent a une longueur de 46 m environ.

Le puits de chevalement à Gouvernas Ouvertures
Le niveau bas du chevalement est percé sur les quatre faces par des ouvertures cintrées de 8,50 m de haut. L’ouverture de la face Est mesure 6,80 ; celles des autres faces : 4,80.
La voûte est percée de trois trous : un qui permettait au mécanicien de voir le puits, les deux autres permettaient le passage du câble.
Chaque face du niveau supérieur est percée de trois ouvertures de 1,10 m, le linteau pouvant se situer à 2,38 m du plancher.

Mise en œuvre
Les ouvertures sont bordées de briques,
La maçonnerie est composée de morceaux de schiste de taille variable ; des chaînes d’angle sont constituées de pierres de taille en grès dont une bonne moitié a disparu.
Les basaltes constituent les socles des quais, du chevalement et certaines arches. Le sol, sous l’édifice apparaît cimenté.

Circulation
Un escalier permettait d’atteindre le niveau supérieur. Une fois en haut, l’ouvrier circulait sur le balcon muni d’une rambarde, la machinerie rendant impossible la traversée du bâtiment.

Energie
Une machine à vapeur située au Nord-Ouest du puits fournissait l’énergie.
La vapeur générée circulait dans une canalisation située sur la façade Sud. Le piston était enserré dans la maçonnerie. Une grande roue mobilisée par la vapeur entraînait trois roues crantées qui en tournant enroulaient deux câbles.


Fonction de l’ensemble
L’option du placement en hauteur de la machinerie singularise l’édifice.
Si ce choix permet un fonctionnement plus économique que de placer la machine d’extraction dans un bâtiment situé à proximité, en revanche l’économie est disproportionnée par rapport au surcoût engendré par la construction d’un tel édifice.
Une réelle volonté de démonstration a dû prévaloir chez les commanditaires.

Le quai d’embarquement
Un quai des estacades* de quatre vingt mètres de long permet la réception du minerai dans les wagons.
Les bennes sont envoyées sur des rails et par un système de trémies, placé environ tous les huit mètres, déchargent leur contenu en dessous du quai directement dans les wagons. Ce qui nécessitait l’accumulation de bennes pleines au fond de la mine.

Le début du vingtième siècle verra la fin de l’exploitation, le démontage de la machinerie et la vente des pierres de parement.

* Voie de versement du minerai en contrebas.


On peut consulter le mémoire de fin d’étude à l’Ecole d’Architecture de Lyon rédigé par Sara Guérin duquel sont extraits ces éléments.

Il est possible d’accéder à proximité du site au quartier des Mines par un passage (escaliers en direction du Sud) depuis "Chalamon". Ce passage rejoint l’ancienne voie ferrée au viaduc Saint Clair situé à la limite des communes de Saint-Priest et de Privas.

    

Bâtiment de la maîtrise                                    Puits en montant au village"quartier Chazeaux"


LES GUEULES ROUGES

Ils étaient plus d’un millier en 1863, originaires le plus souvent des environs, et qui, par leur labeur et parfois au prix de leur vie, ont contribué au développement industriel de notre région.

Les "Gueules Rouges" extrayaient du minerai de fer dont le minéral principal, l’hématite, représente un puissant colorant naturel qui teinte en rouge vêtements, outils, mains et visages. La place du quartier des Mines se situe au point de rencontre des quatre concessions attribuées sur le gisement de fer du bassin de Privas - Saint Priest ; concession de Saint Priest au Nord et le puits d’extraction "Placide" ; de Veyras à l’Est et le puits "Saint Jean" : le Lac au Sud et le monumental puits "N°9", aujourd’hui classé ; de Fraysse, à l’Ouest sans extraction.

En un peu plus d’un siècle, de 1843 à 1950, c’est près de 10 millions de tonnes de minerai que les mines ont produit. Ce minerai a d’abord été utilisé par les hauts fourneaux de la Loire et de l’Isère puis du Pouzin, de La Voulte et de Soyons. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la production de fonte liée à ce bassin minier représentait 10 % du tonnage annuel français ! A partir de 1930, le minerai a servi, localement, aux Etablissements Lefranc qui fabriquaient du minium de fer dans une usine dont les bâtiments reconvertis sont situés de l’autre côté de la place des "mineurs".

 

LA CHARBONILLE

La "Charbonille" était le nom donné au résidu de la combustion incomplète du coke dans la chaudière des machines à vapeur et dans le foyer du four destiné à tariter à chaud le minerai de fer pour obtenir de la poudre de "minium". Cette charbonille était déversée régulièrement (une à deux fois par semaine) sur la place et les gens du quartier étaient autorisés à venir récupérer ce résidu de coke, mélé au machefer qu’il fallait trier, pour garnir le poële à charbon ou la cuisinière de l’époque.